Le parcours du Tour de France vient de redistribuer les cartes, et Remco Evenepoel se retrouve désormais à la croisée des chemins. À la veille du contre-la-montre de Caen, le Belge espérait concrétiser ses promesses, mais un coup de bordure orchestré par les Visma a fait vaciller son plan de course.
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Une bordure inattendue, un retard préoccupant
Au sortir de l’étape de Lille, personne ne s’attendait à ce que la Soudal-Quick Step, pourtant rompue à l’exercice des bordures, se fasse piéger. Le vent, choisi en allié par les Visma, a permis à Tadej Pogacar de créer un écart clé : 39 secondes arrachées sur la route, majorées par 19 secondes de bonifications. Cela donne un total de 58 secondes perdues en une journée, un gouffre à ce niveau de compétition.
Le pire dans cette affaire n’est pas seulement le temps concédé, mais la manière. Evenepoel, surpris collectivement, a vu l’attaque se produire sans pouvoir y répondre immédiatement. À ce niveau, chaque moment d’inattention pèse lourd. Cela rappelle que le Tour se gagne autant avec les jambes qu’avec le positionnement et l’instinct de course.
Un contre-la-montre pour la relance, pas pour le Maillot Jaune
Même s’il est champion du monde et olympique du contre-la-montre, Remco devra produire une démonstration pour ne serait-ce qu’approcher Pogacar. Sur un tracé plat de 33 kilomètres, et sans la concurrence de Ganna ou Bisseger, une victoire d’étape semble probable. Mais regagner près d’une minute reste hautement improbable, même pour un coureur de ce calibre.
Ce chrono pourrait néanmoins servir d’outil de relance mentale. Une victoire serait un signal fort, non pas pour viser le Maillot Jaune, mais pour s’affirmer comme le vrai numéro trois du Tour. Derrière les deux intouchables, une place sur le podium reste une ambition légitime.
Face à lui, Kevin Vauquelin, qui court chez lui et rêve d’un grand numéro. Le Français devra limiter la casse à une seconde par kilomètre, soit 33 secondes. Ce duel serré à domicile pourrait offrir un moment de sport magnifique. Le chrono devient alors un affrontement d’identités.
Voir Evenepoel ainsi mis sous pression si tôt dans le Tour est une surprise, mais c’est aussi l’essence de la course : rien n’est jamais acquis. J’attends ce contre-la-montre avec excitation, non pas pour le suspense quant au Maillot Jaune, mais pour observer comment Remco gérera ce moment de vérité. À ce niveau, l’attitude compte autant que la puissance.