Les 5 étapes décisives du Tour de France qui vont changer le classement général

Etapes décisives du Tour de France 2025

Le Tour de France 2025 propose un parcours intégralement disputé en France, pour la première fois depuis 2020. Entre classiques vallonnées, contre-la-montre montagnard et étapes de haute altitude, cinq rendez-vous clés émergent comme les pivots du classement général. Voici les dates à encercler dans votre calendrier.


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Amiens – Rouen : l’étape des costauds (8 juillet)

Première des étapes relevées sans être de haute montagne, ce tracé entre Amiens et Rouen s’adresse aux puncheurs explosifs. Longue de 174,2 kilomètres, l’étape devient piégeuse dans sa seconde moitié avec une série de côtes courtes mais raides. Van der Poel, Van Aert, Vauquelin ou encore Romain Grégoire se disputeront probablement la victoire, sur un terrain idéal pour les prises d’initiative individuelles.

Les dernières 50 bornes s’annoncent nerveuses avec une succession de difficultés : Belbeuf et ses 9,1 % sur 1,3 km ou Bonsecours, implantée à 900 mètres du sommet à 7,2 %, auront pour but principal d’user les jambes. Mais c’est la Rampe Saint-Hilaire, courte mais brutale avec ses passages à 16 %, qui devrait être le juge de paix de cette étape. Si les sprinteurs y survivent, ce ne sera qu’au prix d’un effort herculéen.

Ennezat – Le Mont-Dore : les premiers gros écarts (14 juillet)

Ennezat - Le Mont-Dore Tour de France

Jouée le jour de la fête nationale, cette étape pourrait bien devenir le premier tournant majeur pour le général. Avec huit ascensions à franchir et 4500 mètres de dénivelé sur seulement 165,3 kilomètres, le peloton devra faire face à un terrain constamment en prise. Aucun kilomètre n’est plat, aucune portion ne laisse place à la récupération.

L’arrivée au Mont-Dore, longue monte de 3,3 km à 8 %, semble douce comparée à d’autres cols, mais dans un **contexte accumulatif d’efforts**, elle fera très mal. C’est typiquement l’étape où les grimpeurs à l’aise dans les changements de rythme (on pense ici à Pogačar ou Gaudu) peuvent prendre du temps à ceux qui montent au train. De plus, située juste avant la journée de repos, elle invite à l’offensive totale.

Loudenvielle – Peyragudes : un contre-la-montre insolite (18 juillet)

Ce contre-la-montre de montagne atypique pourrait bien faire basculer la course. Seulement 10,9 km au programme mais à peine 3 km de plat avant que l’ascension de Peyragudes ne débute vraiment. Ce genre d’efforts – où la gestion de l’intensité est aussi importante que la puissance pure – favorise les coureurs complets, capables de produire un effort lactique long et profond.

La pente moyenne de 7,9 %, exacerbée par le passage final au-dessus de 16 % sur la piste de l’Altiport, rappelle la montée de la Planche des Belles Filles, avec ce final dramatique typique du Tour moderne. Ce format court mais décisif ne laisse aucun temps de récupération, et le placement dans le chrono comptera autant que le rythme. Idéal pour des écarts significatifs en très peu de kilomètres.

Montpellier – Mont Ventoux : le grand retour du Géant (22 juillet)

On ne présente plus le sommet mythique du Mont Ventoux. Cette montée sèche, rugueuse, inépuisable, revient comme arrivée d’étape pour la première fois depuis l’édition 2016, remportée par Froome, dans une étape confuse et ventée. Cette année, avec une montée classique de 15,7 km à 8,8 %, les écarts s’annoncent abyssaux.

L’enfer commence dès Chalet Reynard où la pente se cabre et l’absence de végétation fragilise les plus fragiles au vent. Le Ventoux cristallise tout ce qu’il y a de cruel dans le cyclisme : isolement, chaleur, verticalité. Il pourrait devenir le théâtre parfait pour une démonstration de force ou au contraire, la scène d’une défaillance notoire. Un leader mal préparé y perdra tout, même à cette phase avancée de course.

Vif – Col de la Loze : l’étape reine totale (24 juillet)

Avec 5450 mètres de dénivelé au programme, cette 19e étape est un condensé de tout ce que la haute montagne peut offrir. Les cols du Glandon, de la Madeleine et du Col de la Loze composent une journée où il faut grimper pendant 70 kilomètres cumulés. Difficile d’imaginer une étape plus exigeante, aussi bien tactiquement que physiquement, à un moment où la fatigue mentale est maximale.

Le Col de la Loze est le boss final par excellence. Avec ses 26,4 kilomètres d’ascension irrégulière, ses zones à deux chiffres de pente, sa rarefaction d’oxygène au-dessus de 2000 mètres et son insidiosité, il brise le rythme des meilleurs. Il faut être capable de relancer, de s’accrocher, de s’isoler même. Une attaque bien posée dans les pourcentages les plus rudes pourrait casser la dynamique de toute une course.

Mon avis : un parcours sans temps morts, à forts enjeux tactiques

Ce que j’apprécie dans cette édition 2025, c’est son équilibre narratif. Chaque semaine offre son type logique de sélection : le début pour les puncheurs, l’approche du repos pour les grimpeurs, et la dernière semaine pour les coureurs complets et puissants. L’effort solitaire du chrono de Peyragudes ouvre même une dimension psychologique importante en montagne, ce qui renouvelle l’intérêt stratégique.

L’étape vers Rouen, bien qu’elle ne semble pas cruciale, peut faire dérailler des ambitions prématurément. Quant aux géants alpestres ou provençaux, ils ajoutent cette part de légende que seul le Tour sait imposer : on ne monte pas le Ventoux ou la Loze par hasard, encore moins dans une position de dominé.

Pour les amateurs de tactiques profondes et changements d’allégeance, ce Tour s’annonce passionnant. Peu de place au hasard, beaucoup au placement, à la patience et à la capacité à produire l’effort juste au bon moment. Ce sont les coureurs les plus complets et intelligents qui tireront leur épingle du jeu.

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