Vauquelin peut-il rebondir devant les siens à Bayeux ?

Kévin Vauquelin

Kévin Vauquelin a pris la troisième place du championnat de France sur route, un podium amer tant il estimait que la victoire était à sa portée. Malgré sa forme physique satisfaisante et une condition qu’il juge excellente, il n’a pas su capitaliser dans le final, regrettant un manque d’instinct au sprint décisif.

Une force physique, des doutes dans la tête

Ce dimanche, Vauquelin s’est présenté au départ avec de réelles ambitions. Les jambes étaient là, il le reconnaît, et son niveau semblait suffisant pour viser le sommet. Mais comme souvent dans ce type de course ouverte, la lecture tactique se révèle aussi cruciale que le coup de pédale.

Lui-même admet ne pas avoir cru suffisamment en sa capacité de battre les autres dans le sprint final. Ce n’est pas la puissance qui a manqué, mais la lucidité au moment de se décider, un instant où tout se joue parfois en un dixième.

Essaimer dans le bon coup, savoir temporiser, anticiper les mouvements des blocs plus structurés comme ceux de Groupama-FDJ ou Decathlon AG2R La Mondiale, c’est un exercice subtil. Or, Vauquelin, désormais identifié comme l’un des leaders d’Arkéa-B&B Hotels, se découvre dans ce rôle exigeant. Il le reconnaît d’ailleurs avec humilité : son nouveau statut complique cette lecture de course, notamment face à des formations mieux armées tactiquement.

Kévin Vauquelin et Arkéa

Esseulé, il lui a manqué ce supplément d’anticipation

Vauquelin comptait sur Ewen Costiou pour l’épauler dans les moments décisifs. Malheureusement, il s’est retrouvé seul au plus mauvais moment, sans relais pour contrer ou accélérer. C’est peut-être dans cette configuration qu’il a perdu ce qu’il considère aujourd’hui comme une course qu’il aurait pu gagner.

Paul Lapeira, à l’instar de Godon, a su couper la ligne au bon moment, parce qu’il a réfléchi comme un vainqueur et non dans l’ombre d’un doute. Vauquelin, lui, regrette de ne pas avoir lancé plus tôt, preuve que le potentiel était là, et que la marge se situait davantage sur le plan mental que musculaire.

Pour autant, ce podium a valeur de confirmation sur sa forme actuelle. À l’aube du Tour de France, la machine semble huilée. Le passage à Bayeux est pour lui un moment spécial, il veut en faire une étape symbolique. Il le sait, rien n’est programmé à l’avance sur le Tour, mais tout semble en place pour performer.

Ce que je retiens de cette course, c’est la finesse qu’exige désormais le haut niveau français. Vauquelin a les watts, il lui reste à assumer les responsabilités tactiques qu’impose son talent. On ne gagne pas sur la fraîcheur ou la puissance brute, mais sur l’instinct, le bon placement, la prise de décision. Un déclic mental suffit souvent à transformer un podium en maillot tricolore.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *