Le visage de Dorian Godon portera le maillot bleu-blanc-rouge, mais il faudra patienter pour le voir s’aligner à nouveau sur une grande course. Vainqueur des Championnats de France au terme d’un sprint à haute intensité au Mont des Alouettes, le coureur de Decathlon-AG2R a pourtant fermé la porte au Tour de France 2024.
Une saison déjà bien remplie
Avec 57 jours de course dans les jambes, dont un Giro exigeant, Dorian Godon a préféré écouter son corps et rester fidèle à une logique de gestion maîtrisée. Le natif de Vitry-aux-Loges n’a jamais fait du Tour un objectif cette saison, et sa montée en puissance aux Herbiers n’a pas changé la donne. Une décision rare, mais pragmatique, qui témoigne d’une lecture précise de ses capacités. « J’étais arrivé au bout d’un cycle », a-t-il confié, résumant en une phrase la fatigue accumulée ce printemps.
Un retour à la compétition était envisageable après les Championnats de France, mais l’équilibre entre performance et forme physique a motivé ce choix. Le sacre national reste une récompense de gestion, celle d’un coureur qui sait choisir ses pics de forme sans se brûler les ailes en juillet.
Un programme ciblé jusqu’à septembre
Godon entend désormais relancer la machine avec un programme qui épouse à la perfection ses qualités. Après une semaine de récupération, il reprendra la compétition sur le Tour de Pologne début août, avant d’enchaîner avec le Tour du Limousin puis deux rendez-vous majeurs : la Bretagne Classic de Plouay et les Grands Prix World Tour au Canada.
Ces courses, souvent nerveuses et imprévisibles, sied au profil de Godon, puncher solide et technique. Son absence du Tour prend alors un autre sens : il vise des résultats là où il peut avoir de réelles ambitions. Rien ne serait plus frustrant pour le maillot tricolore que d’être relégué à un rôle secondaire dans le Tour, à souffrir dans les bordures et les cols sans peser sur les étapes.
Il est toujours difficile d’accepter l’absence du champion de France sur la Grande Boucle. Mais au lieu de crier à l’injustice, il faut saluer ici une forme de maturité sportive. Godon pose une limite, un cadre, et refuse le romantisme inutile d’un Tour subi. Une manière claire de respecter son propre niveau et de faire honneur au maillot tricolore, hors du prisme du Tour.