Le chrono tourne, et Remco Evenepoel entre dans la dernière ligne droite avant le Tour de France. Entre un stage en altitude, deux championnats nationaux et un bref passage chez lui, le Belge boucle sa montée en puissance avec une précision millimétrée, bien décidé à combler l’écart avec les deux géants de la discipline.
Une montée en puissance calibrée à la minute
Depuis son podium au Dauphiné, Evenepoel a enchaîné les blocs d’entraînement au sommet de Tignes, à plus de 2 000 mètres d’altitude. Le choix n’est pas anodin : la haute altitude stimule l’endurance et prépare aux intensités extrêmes des grands cols. Il a notamment reconnu le col de la Loze, étape reine de ce Tour, une montée longiligne mais changeante, comme l’a décrit le Brabançon.
L’intérêt ici, c’est la capacité de Remco à coller aux exigences d’une ascension aussi irrégulière, tout en testant ses capacités d’effort long. À ce niveau, il affine non seulement ses jambes mais surtout son rythme de pédalage, indispensable pour suivre des grimpeurs nés.
Juste avant le Tour, deux échéances nationales viendront ponctuer ce microcycle final : le contre-la-montre où Evenepoel s’élancera en dernier favori à Brasschaat, puis la course en ligne du dimanche. Ces deux courses ne sont pas que symboliques, elles servent aussi à débloquer l’intensité avant la Grande Boucle et surtout à prendre des repères de vitesse. Pas de pic de forme ici, mais un pic de précision.
Quelques jours pour couper avant la rentrée des géants
Après ce week-end, Evenepoel retrouvera le calme de Schepdaal. Trois jours fastes pour recharger mentalement, entouré des siens, coupure nécessaire pour aborder un Tour qui exige autant de force intérieure que physique. Mais l’interlude sera court. Dès le 2 juillet, reprise avec obligation médiatique chez Renson, et retour au collectif Quick-Step pour finaliser les derniers réglages.
Les deux sorties prévues en équipe seront très symboliques : une première pour entretenir la capacité d’endurance, une seconde pour répéter les automatismes essentiels avec les sprinteurs, notamment Tim Merlier, pour qui Evenepoel pourrait se sacrifier lors de la première étape. Avant tout, il s’agit d’entrer en fluidité dans le Tour, sans brûler les cartouches mentales ni physiques.
Remco continue de m’impressionner par son obsession du détail. Il semble avoir appris du passé et aborde cette édition avec une rigueur de métronome. J’observe ce profil hybride avec fascination : il veut jouer les généraux mais sait encore être soldat. Ce sont souvent ces nuances-là qui font les champions du Tour.