David Gaudu ne disputera pas le Tour de France 2025. Le breton de la Groupama-FDJ, épuisé par un début de saison chaotique et un Giro décevant, renonce à la Grande Boucle, préférant se reconstruire en vue de la Vuelta. Une décision forte, mûrie en concertation avec son équipe.
Un choix lucide après une saison mal engagée
David Gaudu a traversé un début de saison 2024 marqué par la malchance et les blessures. Chutes aux Strade Bianche, à Tirreno-Adriatico où il se fracture la main, et une participation au Giro achevée sans éclat. Malgré un courage applaudissable, son meilleur résultat reste une 17e place d’étape. Gaudu l’a dit lui-même : « Vu mon niveau actuel… j’ai été transparent avec l’équipe. »
La transparence est essentielle dans une structure aussi exigeante que le World Tour. Quand un coureur de ce calibre préfère renoncer au Tour, cela marque une certaine maturité sportive, celle qui privilégie la reconstruction à la participation passive. Gaudu n’a plus les jambes, et il le reconnaît. Il est rare de voir un leader aussi honnête.
Déjà décevant sur le Tour 2024 où il a terminé 65e, il ne pouvait raisonnablement prétendre jouer les premiers rôles cette année. Une seule victoire en 2024, celle acquise en février sur le Tour d’Oman, ne saurait masquer la descente de forme qu’il traverse depuis des mois.
Groupama-FDJ réoriente ses ambitions
Avec l’absence de Gaudu, c’est Guillaume Martin-Guyonnet qui hérite du leadership. L’objectif est révisé : viser un top 10 au général et une victoire d’étape. C’est plus modeste, mais bien plus réaliste. L’équipe semble avoir appris de ses précédentes stratégies trop ambitieuses. Elle opte ici pour la cohérence.
Pour Gaudu, l’avenir immédiat se joue désormais en Espagne. La Vuelta pourrait servir de terrain de relance, comme elle l’a déjà fait en 2020 et 2024. On note ici la volonté d’ancrer sa saison dans une vraie progression crescendo, propre à la logique de performance. Rythmer la saison en fonction des sensations et de la condition, plutôt que des mythes ou des classiques, c’est souvent payant.
David Gaudu est certes en souffrance, mais il reste un coureur intelligent. Son sens du sacrifice au profit de l’équipe et sa stratégie de rebond à la Vuelta sont admirables. Ce n’est pas la gloire qui doit dicter le programme, c’est la lucidité du moment. Ce type de décision devrait servir d’exemple dans un peloton parfois trop obsédé par les symboles.